Fonctions de dommages aux logements

Objectifs

1. Cadre de l’étude

Le GT AMC, groupe de travail sur l’Analyse Multi-Critère appliqué aux inondations, piloté par le Commissariat Général au Développement Durable (CGDD) pour le compte de la Direction Générale de la Prévention des Risques (DGPR), développe des méthodes pour évaluer les politiques de gestion des inondations.

Généralement, l’évaluation de ce type de politiques passe par l’estimation des dommages qu’elles permettent d’éviter. Dans ce cas présent, nous travaillons sur les fonctions de dommages aux logements à l’échelle nationale qui s’inscrivent dans ce cadre-là.

2. Les objectifs de l’étude

Dans cette étude, nous cherchons à qualifier une diversité d’aléas (crue torrentielle, submersion marine, ruissellement), une diversité des enjeux et enfin à obtenir une pluralité des typologies de logements représentées.

Notre objectif est d’établir une fonction de dommage par typologie de logement.

Les fonctions de dommages sont précisées pour les quatre typologies d’habitats : maison isolée, maison mitoyenne sans partie commune, immeuble collectif de moins de dix logements avec partie(s) commune(s), immeuble collectif de plus de dix logements avec partie(s) commune(s).

Pour établir une fonction de dommage, le cadrage de la méthode est présenté ci-dessous dans le paragraphe Méthode.


Méthode

1. Préparation pré-terrain : identification des zones impactées

Notre étude nécessite de choisir en amont plusieurs terrains.

Cette préparation se déroule en deux temps.

Dans un premier temps, nous contactons un maximum de chargés de mission des Programmes d’Actions de Prévention des Inondations (PAPI) afin de récupérer les scénarios d’inondations historiques : lors d’une précédente inondation, une simulation hydraulique a pu être réalisée à partir de cette dite inondation (aussi nommée modèle hydraulique).

Ces modèles hydrauliques nous fournissent la zone exacte où s’est précédemment déroulée l’inondation, zone sur laquelle nous nous concentrons.

Dans un second temps, nous mobilisons les données sur les logements de la “BD TOPO” qui est une base de donnée maintenue par l’IGN. Nous ajoutons certaines informations.

Nous exportons dans un tableau une partie des données que nous souhaitons, celles que nous pourrons observer une fois sur le terrain, telles que l’état de service, le nombre de niveau, la hauteur, etc…

À la suite de la combinaison de ces deux étapes précédents, nous sommes prêts pour nos enquêtes de terrain, et vérifier la concordance avec nos observations terrain.

Aussi, la connaissance des différentes zones pré-terrain, nous permet de prendre contact avec les communes, les métropoles, les EPTB dans le but de nous renseigner sur les potentiels habitants qui ont pu être touchés par les inondations.

2. Enquêtes de terrain

L’enquête de terrain se décline en trois phases bien distinctes :

  • Évaluation de la précision de la BD Topo : sur le terrain, nous cherchons à évaluer la précision de l’information des catégories de données (état, niveau, hauteur, typologie, toit, combinaison du toit, mur, combinaison du mur).
  • Modélisation : elle consiste à faire un relevé précis du logement, c’est à dire construire le plan en prenant en compte les mesures, les hauteurs, les matériaux constitutifs de chaque mur, porte, porte-fenêtre, fenêtre. A cela, s’ajoute un listing pièce par pièce du mobilier, de l’électro-ménager.
  • Retour d’expérience (REX) : dans cette phase, nous cherchons à caractériser de façon exhaustive l’ensemble des impacts liés aux inondations, tels que les impacts matériels, non matériels, psychologiques, écosystémiques, financiers. Cette caractérisation s’effectue à l’aide d’un questionnaire quantitatif détaillé.

3. Traitements post-terrain

  • BD TOPO : un traitement statistique des données récoltées sur le terrain est effectué, il nous permet de vérifier la fiabilité des données fournies par la BD TOPO en les comparant.
  • Modélisation : nous réalisons une “maquette” par logement à l’aide de l’outil floodam.building , développé au sein d’INRAE. Cette maquette nous génère par la suite la fonction de dommages, qui, elle même associe un montant de dommages à chaque couple de hauteur d’eau et de durée de submersion.
  • REX : pour cette phase d’enquête, nous pourrons traiter les données recueillies une fois nos déplacements sur le terrain clôturés. Cela nous permettra d’approfondir nos connaissances, et la caractérisation des dommages dues aux inondations.

Avancement

Sur une durée d’un an, ce projet participe à l’amélioration de la gestion du risque et contribue à l’appui aux politiques publiques.

Il participe également à l’amélioration des connaissances du risque inondations à l’échelle nationale.

Pendant l’année 2022, a eu lieu la mise en place les méthodologies à suivre, ainsi que la réflexion autour des futures zones de terrain. Pour cette année 2023, les études et enquêtes de terrains vont être lancées.