Concilier les recommandations institutionnelles et les adaptations individuelles face au risque inondation
En bref
- Doctorante :
- Direction :
- : Professeure en Psychologie Sociale et Environnementale à l’Université de Nîmes
- : Chercheur-Ingénieur en Économie
- Encadrement :
- : Chercheuse Economiste UMR G-Eau INRAE Montpellier
- Localisation : Montpellier / Nîmes
- Financements :
- Région Occitanie, émergence
- INRAE
- Durée : 3 ans
- Discipline : psychologie sociale et environnementale
Positionnement et contexte du projet
L’efficacité des politiques institutionnelles de réduction du risque inondation demeure un enjeu majeur, exacerbé par les évolutions du climat. Elle est classiquement abordée dans une logique descendante avec l’apport de connaissances pour permettre aux particuliers de mieux comprendre et faire face aux risques. Or cette logique ignore la diversité géo-socio-économique des habitants et, par là-même, leur vulnérabilité. Le projet vise à l’amélioration des politiques publiques de gestion du risque inondation, qui sont d’un intérêt majeur en Occitanie (submersion marine, ruissellement, débordement), notamment dans le contexte d’évolution attendue du territoire et du changement climatique. Le but étant de permettre aux institutions de dépasser leur méconnaissance de ces publics, et ainsi mieux adapter leurs politiques. Les programmes d’adaptation pourront ainsi intégrer une logique ascendante, tenant plus spécifiquement compte de ces publics les plus vulnérables, de leurs stratégies déjà en oeuvre et leurs capacités d’action.
Objectifs
Le changement climatique entraîne avec lui d’importantes conséquences, augmentant le risque inondation. Face à ces risques croissants, le GIEC a souligné la nécessité de repenser nos adaptations (GIEC, 2022). Ces enjeux s’ajoutent à la question déjà complexe de l’adaptation des individus face aux risques d’inondation. Les acteurs et populations doivent composer avec de nombreuses injonctions, issues de tous les niveaux, de l’international aux territoires locaux, en passant par la réglementation nationale. Cependant, au niveau local, marqué par les relations qui unissent les sociétés et les individus à leur territoire, reste mal maîtrisé lorsqu’on s’intéresse à l’adaptation aux risques. Des pistes ont été proposées pour expliquer ce qui est présenté comme un déficit d’adaptation par les particuliers (manque de connaisssances, de capacités, de moyens financiers), mais force est de constater qu’elles ne tiennent pas compte des vulnérabilités socio-économiques de certains publics. On peut également faire le constat que les institutions méconnaissant en partie les capacités et les actions d’adaptation individuelle, notamment lorsqu’elles sont mises en oeuvre indépendamment des incitations collectives. L’individu, pourtant central dans la “culture du risque”, est ainsi souvent mal intégré dans la conception des politiques de gestion des risques. Dès lors, on peut interroger la compatibilité de l’adaptation des populations avec les politiques institutionnelles.
L’objectif principal du projet est donc d’améliorer l’efficacité des politiques incitatives d’adaptation portées par les institutions en tenant mieux compte des diversités, des besoins et des capacités individuelles. L’analyse des diversités de points de vue et des décalages entre l’approche institutionnelle et les réponses individuelles permettra de questionner les moyens à mettre en oeuvre pour améliorer le dialogue citoyen autour des politiques de réduction du risque inondation.
Mots-clés : adaptation, inondation, lieu de vie, habitation, ressenti, politiques publiques, incitations