Journée Tous Résilients face aux risques
Dans le cadre de la Journée Nationale de la Résilience, l’Université de Nîmes et ses partenaires ont accueilli divers intervenants et publics afin d’échanger sur la gestion des risques
Contexte de l’événement
Chaque année, au mois d’octobre, la Journée Nationale de la Résilience se prépare à travers le pays afin de sensibiliser face aux risques naturels et technologiques. Pour 2024, l’Université de Nîmes et ses partenaires ont choisi le lieu du Pont du Gard afin d’accueillir participants et intéressés.
De nombreux intervenants ont contribué à cet événement, rythmant cette journée à travers des temps de formation et de conférence à destination des étudiants, chercheurs, élus et gestionnaires communaux du risque.
Une formation des étudiants sur la gestion de crise a démarré cette journée. Par la suite, c’est une formation à destination des élus sur cette gestion de crise qui s’est tenue, avec l’intervention de Samuel Dyens, avocat et maître de conférences. Une session ouverte à tous sur la question assurantielle et les difficultés rencontrées par les communes a été menée par la Société d’Assurance des Collectivités Territoriales (SMACL) et les Agents Généraux d’Assurances (AGEA Occitanie). Enfin, une conférence plénière s’est déroulée sur les perceptions des populations avec les interventions de Karine Weiss (psychologie), Johnny Douvinet (géographie) et Marc Rigolot (directeur de la Fondation MAIF).
Liens avec les travaux de so-ii
Le système assurantiel est complexe à comprendre, cette manifestation a permis de préciser le rôle des assurances dans la prévention et la réparation des risques. Il a été intéressant de voir les difficultés de gestion rencontrées par les assurances après un événement, comme la complexité de trouver un expert disponible.
Certaines stratégies peuvent être adoptées par les populations afin d’anticiper au mieux le risque. Par exemple, il est possible d’établir des devis par avance afin d’entrer dans une démarche de reconstruction plus rapidement. Également, à la suite d’un événement d’inondation, il est conseillé de ne pas demander un remboursement trop rapidement à l’assurance. Ici, le risque est que les dégâts s’aggravent à la suite du remboursement. Un exemple particulier a été donné. Après un événement, les plinthes peuvent être endommagées et les travaux de réparation remboursés par les assurances. Cependant, il peut arriver que le plancher gonfle après coup et endommage à nouveau ces éléments déjà « réparés » par les assurancres.
La séance plénière sur la perception des populations, abordant le projet FR-Alert ainsi que la thèse « Vivre avec le feu » portée par Aymeric Le Gall a permis d’en apprendre plus sur les comportements adoptés face au risque. Il est souligné que les populations, agissant de manière logique et rationnelle, ne s’adaptent pas systématiquement face à un risque, même si elles en ont connaissance ou accès à une aide financière. Il y a un décalage entre « ce que je sais en condition normale et ce que je fais en condition de crise ». Tout cela est à interroger, au même titre que le rapport à la règle institutionnelle et à la responsabilité. Les limites du système top-down ainsi que le manque de réponse face aux besoins des populations sont soulignés. Ces réflexions sont en phase avec certaines observations constatées dans les travaux de l’équipe. Elles rejoignent également pleinement la problématique de la thèse qui vient juste de débuter sur le sujet « Concilier les recommandations institutionnelles et les adaptations individuelles face au risque inondation ».
Ce moment a aussi permis d’observer les échanges entre élus et chercheurs. Des divergences de discours et de visions s’affrontent face à la complexité de la gestion de crise.