Vivre avec la possibilité d’une inondation ? Ethnographie de l’habiter en milieu exposé.. et prisé

dommage
habitant

Cette thèse explore le développement d’une « culture du risque » en étudiant la manière dont on habite, au quotidien, un milieu exposé aux inondations : les récits circulant à propos des inondations, la manière dont les habitants s’emparent de la question et dont ils organisent leurs pratiques en fonction des risques.

Auteur·rice

Séverine Durand

Date de publication

2 juin 2014

abstract

Les politiques de gestion des risques appellent à favoriser la prévention et à développer une « culture du risque » dans les zones exposées afin d’éviter l’écueil de l’oubli, pointé du doigt après une catastrophe.

L’objet de cette thèse fut de questionner cette possibilité en investiguant comment on habite, au quotidien, un milieu exposé aux inondations. Forte d’un travail ethnographique, et en particulier d’une « observation habitante discrète », la thèse questionne ce qui circule à propos des inondations, comment des habitants s’emparent de la question et organisent leurs pratiques en fonction des risques.

Le terrain d’étude, Lattes, ville prisée du Sud-est de la France qui a connue une explosion démographique récente, est rendue attractive par de nombreux atouts. Ce cas d’étude permet de comprendre les mécanismes – collectivement construits – de mise en invisibilité du danger. La mise en visibilité des mesures de protection par les politiques locaux et l’effet confortant du partage normatif encouragent la normalisation de la confiance en la protection. Dans l’interaction, les énoncés se formulant sans cesse dans le souci de leur acceptabilité, dédramatiser est plus confortable que de dramatiser : les énoncés de relativisation du risque circulent davantage que ceux ouvrant sur l’horizon du danger. Par ailleurs, la logique sécuritaire qui se développe vient contredire la prévention aux inondations. Surtout, ni les liens entre les habitants ni les liens des habitants au milieu ne fournissent le socle suffisant à l’élaboration collective que nécessite le déploiement d’une « culture du risque ».

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