Cadrage conceptuel

Cette tâche d’observation vise à suivre l’état d’adaptation du bâti sur le territoire de so-ii. Les adaptations du bâti aux inondations peuvent être soit un état (une configuration liée à la construction) et/ ou une action (aménagement/protection ultérieure) et peuvent prendre des formes très diverses :

  • sur la parcelle et les clôtures éventuelles
  • sur les aménagements extérieurs et intérieurs de bâtiments (gros oeuvre et second oeuvre)
  • les protections sur les ouvertures inondables : batardeaux

Toutefois, il est difficile d’observer toutes les adaptations sur un bâtiment car cela peut concerner de nombreux éléments, variés et dont certains sont difficilement visibles tels que les états structurels du gros oeuvre. De plus, il est difficile de distinguer la finalité d’adaptations sur un bâtiment car elles peuvent avoir été faites pour faire face aux inondations ou bien pour d’autres raisons (selon des usages actuels ou passés, l’urbanisme, la voirie, etc). Enfin, l’observation de nombreuses adaptations obligent à devoir aller chez les gens (relevé intrusif).

Ainsi, la TO Adaptation se focalise uniquement sur l’observation des dispositifs de protection (batardeau et murets) sur les ouvertures car :

  • les observations sont possibles depuis l’espace public (non intrusif)
  • il n’existe pas de base de données systématique sur ces dispositifs
  • ces protections peuvent être associées à une volonté de se protéger des inondations
Mesure des ouvertures et de la hauteur sur un bâti (à gauche), batardeau installé sur un portillon de clôture à Mauguio (au centre), relevé d’une étudiante du M2 GCRN pendant la campagne de terrain 2020 (à droite).

Objectifs

L’objectif principal de cette TO Adaptation est de constituer une base de données sur les dispositifs de protections (sur les ouvertures). Il se décline en plusieurs objectifs opérationnels :

  • Inventorier l’état de l’adaptation sur le territoire :
    • par des campagnes successives sur des secteurs (communes ou quartiers)
    • renseigner sur chaque adresse s’il y a une protection ou pas
  • Etudier l’évolution temporelle de cette adaptation :
    • balayage complet du territoire de so-ii
    • puis nouveaux balayages de certains secteurs
  • Etudier les comportements individuels :
    • renseigner l’utilisation des dispositifs
    • comportement sur les raisons de la présence des dispositifs de protection

Méthode

Inventaire

Le nombre de relevés réalisés afin de pouvoir décrire les bâtiments de chaque adresse du territoire de so-ii, soit actuellement près de 169 000 d’après la Base d’Adresse Nationale (BAN), nécessite la mobilisation d’un nombre important d’enquêteurs et l’utilisation d’un protocole précis et cadré qui a été élaboré en définissant :

  • la façon d’observer les dispositifs et de parcourir le secteur
  • la manière de relever ces observations (données produites)

Observation et relevés

Dans le protocole actuel, chaque enquêteur effectue un relevé à chaque adresse en observant les ouvertures sur les façades visibles de chacun des bâtiments présents, ainsi que celles sur un éventuel mur de clôture. La présence ou l’absence de protection est notée sachant d’une protection peut être installée (planche de batardeau ou muret) ou pas (dans ce cas, on observe les deux rails permettant de glisser la planche du batardeau).

Le nombre de protections est notée en précisant si chaque protection est située sur une ouverture du bâti ou du mur de clôture et une photo est prise. De plus, l’enquêteur renseigne également le niveau de visibilité des ouvertures sur les façades visibles.

La majorité des relevés de cette étude sont réalisés chaque année dans le cadre d’une prestation avec la promotion des étudiants de Master 2 Gestion des Catastrophes et Risques Naturels (GCRN) de l’Université Montpellier 3.

Secteurs d’étude

Les relevés sont menés dans des secteurs d’étude correspondant à une commune ou un quartier et le balayage successif de ces secteurs permet d’atteindre peu à peu l’exhaustivité, sur l’intégralité du territoire de so-ii. Vu la densité et le nombre d’adresses, l’échelle du quartier est notamment utilisée pour définir un secteur dans la ville de Montpellier (en se basant sur le périmètre des données de la ville).

Même s’il est prévu de couvrir l’ensemble des adresses de tout le territoire de so-ii à terme, le choix des secteurs d’étude priorise les zones dans lesquelles des programmes de rédaction de la vulnérabilité (Lez’alabri et Or’alabri) vont être mis en oeuvre ou selon nos échanges avec les EPTB & EPCI. Cela permet d’avoir un état des lieux des protections avant la mise en place de ces programmes et de répéter des relevés ensuite pour estimer l’effet de ces programmes de politiques publiques.

Vigilance

Un suivi de protections connues (identifié dans l’étude “inventaire”) est réalisé régulièrement tous les 2 mois et lors de chaque vigilance météo (niveau jaune à rouge de Vigilance Météo France pour “Pluie-inondation” et/ou “crue”). Ce suivi permet de mieux comprendre l’utilisation des protections et dans quelle condition chacune est installée ou non. Lors des vigilances météo, il est possible également d’identifier des nouvelles protections, sans support, qui sont installées devant des ouvertures et qui ne sont pas visibles en temps normale. Plusieurs secteurs d’études sont suivis, à une échelle très localisée (infra-quartier d’un commune) dans lesquels la densité de protections est importante.

Les suivi est réalisé par les chercheurs de l’équipe so-ii


Outil de collecte de données

L’outil finalement utilisé pour réaliser ces relevés est la suite de logiciel libre Open Data Kit (ODK) :

  • les enquêteurs notent leurs observations sur le terrain avec un formulaire créé par so-ii sur ODK Collect sur téléphone ou tablette
  • les données des relevés sont centralisées sur un serveur ODK Central géré par INRAE

Ce logiciel est accessible à tous, les enquêteurs peuvent l’utiliser avec leur propre téléphone ou tablette. De plus, l’outil dispose d’une grande communauté ce qui garantit sa continuité et évolution dans le futur.


Données produites

La qualité des données produites par les enquêteurs est contrôlée en réalisant en amont un échantillon de relevés sur les secteurs des campagnes (relevés exhaustifs de tous les bâtiments d’un sous-quartier ou bien avec des relevés de façon aléatoire sur une commune). Ensuite, lors des campagnes, les différences sont calculées et mesurées entre les données produites par les enquêteurs avec celles des relevés test.

Les données produites finales alimentent une base de données “dispositifs de protection” créée dans le cadre de l’observatoire so-ii.

Cette base de donnée est adossée à la Base Adresse Nationale (BAN) car c’est la référence pour l’adressage, elle est accessible librement et actualisée chaque jour. Cela permet également de générer moins d’erreurs.

Cette base de données est structurée en plusieurs jeu de données (au format .csv) qui seront publiés peu à peu sur le dataverse de so-ii de l’entrepôt de données recherche.data.gouv :

  • le jeu de données “observation” a été produit et comptabilise toutes les observations réalisées
  • le jeu de données “état” a été produit et décrit à chaque adresse du territoire de so-ii, au sens de la base des adresses nationales (BAN), si une observation a été réalisée et si une ou des protections ont été observées
  • le jeu de données “dispositif” qui décrit la typologie de chaque protection sera produit prochainement puis diffusé
  • le jeu de données “vigilance” est en cours de traitement et compile les observations sur les protections suivies dans le cadre de l’étude “vigilance”.

Avancement

Pour consulter l’avancement et les principaux résultats actuels de cette Tâche d’observation, merci de consulter la page “avancement”